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Ceux qui se souviennent de la première fois où ils ont entendu les innovations stylistiques de Radiohead ou l’efficacité pop de Daft Punk risquent là quelques frissons. Et le coup de foudre à l’écoute des mélodies de ce duo bien décidé à proposer une autre forme d’électro-pop.

Omem, c’est d’abord l’histoire d’une rencontre. Celle de Rémi Kalfon Riou et de Robinson Senpauroca : deux compositeurs passés par le conservatoire, formés au jazz mais dont les oreilles sont attirées par l’électronique ; deux passionnés de musiques à l’image ; deux touches-à-tout bien décidés à brouiller un peu plus les frontières entre les genres musicaux. Omem, c’est aussi l’histoire d’une autre forme d’électro-pop, plus acoustique, plus orchestrée, qui s’abreuve de cuivres et de cordes confirmant la bipolarité de ces érudits, à la fois capables de dénicher des mélodies innocentes et imparables, pour ensuite leur apporter une épaisseur, une finesse apte à rappeler leur formation musicale.

Pour faire plus simple et imagé : Robinson et Rémi veulent être à la fois Radiohead et Philipp Glass, Daft Punk et Alexandre Desplat, The Dø et des jazzmen constamment en quête de notes aussi spontanées que novatrices.
« Daydreams », « Sorry », « Drawn » ou encore « Autopilot », quatre singles à paraître entre juin et décembre, ne disent pas autre chose : il s'agit pour ces deux parisiens d'allier recherches formelles et efficacité pop, de penser chaque chanson comme un mini-film (avec son synopsis, son décor, son fil narratif), de provoquer l'inattendu avec des mélodies qui débordent de tout : d'idées, de références, de sophistication et de groove.
« On cherche en permanence l'émoi, la narration, le voyage émotionnel, mais c’est vrai aussi que l’on vise à moderniser notre soif d’orchestration via l’utilisation d’instrumentations typiques des musiques électroniques », précise Rémi. Et Robinson, également collaborateur d’Agoria, d’ajouter : « On vise à composer des mélodies qui, derrière leurs velléités pop, n’ont d’autres ambitions que de pénétrer le corps de l’auditeur et l’inciter à la danse. »

Impossible en effet de ne pas taper du pied à l'écoute d'« Autopilot » ou de fredonner le cœur léger un refrain aussi enjoué que celui de « Daydreams » : deux morceaux nés d’une improvisation, sublimés par la voix d’Eva Kinsa et voués à bouleverser les codes de la l’électro pop – ce que l'harmonie et ces orchestrations de cordes semblent ordonner. « On a vraiment la volonté de construire nos mélodies à partir d’une harmonie, là où les musiques électroniques se basent généralement sur la rythmique », argumente Robinson, comme pour souligner la singularité d’Omem. C’est qu’il fallait bien un tel processus créatif pour contenir tout le savoir-faire mélodique de ces deux complices, adeptes de l’improvisation et de ces structures qui, quoiqu’il arrive, séduisent par leur immédiateté. 

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